Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet
Réception d’un chevalier & Prise des Vœux d’un Commandeur au sein de l’Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet
Ad spiritum per Helenam
L’Ordre.
Doinel dans le cadre de son Église gnostique restaurée décida d’instituer un ordre « pour relier la Gnose restaurée à l’Albigéisme chevaleresque du 12e siècle, & pour rattacher l’Église Valentinienne des Psychiques des classes lettrées du monde, qui ne faisaient pas partie intégrante de l’Église… l’ordre des chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet a été institué par bref patriarcal de 1893… l’ordre comprenait trois grades, en dehors de la Grande Maîtrise qui appartenait au Patriarche. Il y avait les commandeurs, les chevaliers & les bacheliers… Le but du Patriarche en instituant l’Ordre, avait été de grouper autour de la Gnose, une armée d’honneur, formée d’éléments mondains & intelligents, qui eût constitué un tiers ordre gnostique envahissant les salons & les cercles de professions libérales » (Jules Doinel).
Le mot d’ordre était : « Montségur ! » & le mot de passe des chevaliers était : « ad spiritum per Helenam ». Dans les faits, Doinel constitua cet Ordre le 10 juillet 1894 & les statuts seront élaborés & approuvés par Ŧ Synésius à Paris le 25 mai 1900 en qualité de nouveau Grand Maître :
Statuts
1 — II a été fondé le 10 juillet 1894 un ordre mystique de chevalerie de la Colombe du Paraclet en mémoire des Faydits & des Chevaliers et Dames de la guerre Albigeoise & des très saints martyrs de l’inquisition du Midi.
2 — Cet Ordre se compose du Grand Maître qui est le Patriarche de l’Eglise de France, de Commandeurs & de Chevaliers.
Buts de l’Ordre.
Le but de l’Ordre est de récompenser tous les gnostiques. Associés, Parfaits & Sacerdotes des deux sexes qui auront rendu des services à l’Eglise Gnostique soit par la parole, soit par la plume, soit par des dons.
Fait le 25 mai 1900
Approuvé par Ŧ. Synésius. G.M.
Le Rituel
Ce rituel — inspiré du rite de Doinel et de Tau Jonas — est destiné à être opéré par un évêque gnostique sans la présence de fidèles. Il est conçu pour la réception de Chevaliers & Dames ou de la prise de vœux des Commandeurs de l’Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet au sein de l’Église Gnostique Chaote.
L’évêque sera revêtu de son étole, de son anneau épiscopal à la main droite & du Tau Sacré autour du cou.
L’évêque se tient derrière une table drapée de blanc (l’autel) sur laquelle sont posés deux chandeliers ; l’Évangile de Saint-Jean ouvert à la première page — ou la Didaché ouverte au chapitre IX — est disposé à la droite de l’autel. S’il se peut, un grand Tau ou une icône de la Vierge sera posé entre les chandeliers. Il aura pris soin de disposer au centre de l’autel le Calice au-dessus duquel sera posée la Patène (sur laquelle repose un morceau de pain) recouverte d’un linge blanc, & deux petits récipients contenant de l’eau & du vin.
La cape (ou le manteau) & l’épée du futur chevalier sont disposées sur l’autel.
Ŧ Héliogabale, 13e jour du mois de décembre de l’an 2015 A.D., 125e année de la Restauration de la Gnose.
Début de la liturgie gnostique
Le célébrant entonne le cantique suivant :
Je crois en un Seigneur Secret et Ineffable ; & en une Étoile, qui est en la Compagnie des Étoiles, à partir du feu de qui nous avons tous été créés, & vers qui nous retournerons tous ; & en un Père de la Vie, Mystère du Mystère.
Et je crois en une Terre, Gaïa, notre Mère à tous, & en une Vierge dont sont issus tous les hommes & où ils résideront tous, Mystère du Mystère.
Et je crois au Serpent & au Lion Crucifiés, Mystères du Mystère.
Et je crois en une Église Universelle & Gnostique de la Lumière, de la Vie, de l’Amour & de la Liberté.
Et je crois en une communion des Saints.
Et, aussi longtemps que le Pain & le Vin seront transmutés en nous journellement en une substance spirituelle, je crois au Miracle de la Messe.
Et je confesse un Baptême de la Sagesse, par lequel nous accomplissons le Miracle de l’Incarnation.
Et je confesse ma vie une, individuelle & éternelle qui fut & est & qui sera.
Tous : Amen.
Prise de vœux d’un Commandeur ou adoubement d’un nouveau Chevalier (d’une nouvelle Dame)
Prise de vœux d’un Commandeur.
C. : Moi, XXX, en communion spirituelle et gnostique avec Tau Héliogabale — tous deux étant successeurs valides dans les Lignées gnostiques de Tau Valentin II — je prends solennellement, devant l’autel sacré, les vœux de l’Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet, en ce Xe jour du mois de XXX de l’an X et Xe année de la Restauration de la Gnose.
En conséquence de quoi, moi, XXX, jure & promets, de ma propre & libre volonté, en la présence du Propator, de l’Éon Christ, du Paraclet & de mon Frère en communion, de respecter par ma conduite & mon exemple, la Gnose, dont je m’engage à suivre les préceptes ; à me rendre utile à mes Frères & Sœurs par tous les moyens en ma possession ; de soutenir & de défendre les faibles & les opprimés ; de nourrir le pauvre & l’infortuné ; de coopérer avec mon Frère pour le bien de l’Ordre ; de combattre pour la mémoire des Chevaliers Faydits, des Chevaliers & Dames de l’Albigeois qui furent les martyrs lors de la guerre & de l’inquisition du Midi de la France ; & de respecter fidèlement les règles & les statuts de l’Ordre.
E. : Le promets-tu ?
C. : Tout cela je le promets. Que notre Dieu Propator me vienne en aide !
E. : Tout Puissant Propator & Paraclet, accorde à Ton serviteur, XXX, la force dont il aura besoin afin de respecter scrupuleusement les vœux qu’il vient de prendre en qualité de Chevalier-Commandeur de l’Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet ; daigne lui accorder un courage digne de la mémoire des Chevaliers Faydits, des Chevaliers & Dames de l’Albigeois qui furent les martyrs lors de la guerre & de l’inquisition du Midi de la France & daigne illuminer son esprit par la Gnose afin qu’il ne faillisse jamais à ses devoirs ; daigne enflammer son cœur du Feu Divin de Ton Amour afin qu’il puisse se rendre utile à l’humanité, & mettre en pratique les leçons que l’Éon Christ lui a enseigné, & avec qui nous disons :
Pater hêmôn ho en tois ouranois :
Hagiasthêtô to onoma sou; Elthetô hê basileia sou; Genêthêtô to thelêma sou, Hôs en ouranôi kai epi gês ; Ton arton hêmôn ton epiousion dos hêmin sêmeron ; Kai aphes hêmin ta opheilêmata hêmôn, Hôs kai hêmeis aphêkamen tois opheiletais hêmôn ; Kai mê eisenenkêis hêmas eis peirasmon, Alla hrusai hêmas apo tou ponêrou. Hoti sou estin — basileia, Kai hê dynamis, kai hê doxa, Eis tous aiônas. Amên | Notre Père qui es aux cieux
Que ton Nom soit sanctifié Que ton Règne vienne Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel Donne-nous aujourd’hui notre pain suressentiel Remets-nous nos dettes comme nous les remettons aussi à nos débiteurs Et ne nous soumets pas à l’illusion mais délivre-nous de l’Archonte. Car c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance & la Gloire, pour les Éons des Éons. Amen |
E. : Par les pouvoirs qui m’ont été conférés en tant que digne & valide successeur de Ŧ Valentin, par Saint Jean & par les Martyrs, je te fais chevalier-commandeur de l’Ordre Saint des Chevaliers Faydits de la Colombe du Paraclet ! Sois fidèle, loyal & pur !
Adoubement d’un nouveau Chevalier (d’une Dame).
Les chevaliers et commandeurs présents se tiennent assis l’épée à la main droite pointe vers le ciel.
E : Frères et Sœurs, debout ! Épée en terre !
L’évêque chante alors l’Ave Maria.
Je vous salue, Marie pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes & Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant & à l’heure de notre mort. Amen.
L’évêque invite le candidat de s’approcher, celui-ci s’agenouille, l’évêque lui tend l’épée qui tient à plat dans les paumes de ses mains.
L’évêque bénit alors l’épée avec l’eau bénite et la prière baptismale.
E. : Daigne bénir, nous T’en prions, Seigneur, cette épée & Ton serviteur que voici, qui sous Ton inspiration divine désire s’en charger : que sa piété pour Toi lui soit un rempart & le garde sans blessure. Par le Christ notre Seigneur.
Assistance : Amen.
E. : Prions. Exauce nos prières, Seigneur, & daigne bénir cette épée dont Ton serviteur désire d’être ceint afin qu’il puisse s’en servir pour défendre les veuves, les orphelins, tous les fidèles & afin de combattre pour la mémoire des Chevaliers Faydits, des Chevaliers & Dames de l’Albigeois qui furent les martyrs lors de la guerre & de l’inquisition du Midi de la France. Donne-lui une vertu efficace pour attaquer justement & pour se défendre de même. Par Jésus-Christ notre Seigneur.
Assistance : Amen.
E. : Prenez cette épée. Par son lustre elle est enflammée de la Foi ; par la pointe, d’Espérance, & par ses gardes, de la Charité, de laquelle vous userez vertueusement pour la défense vôtre & de la foi chrétienne ; & ne craindrez d’entrer aux périls & dangers pour le nom de Dieu, pour le signe de la Croix & pour la liberté de l’Église, maintenant la justice & la consolation des femmes veuves & des pauvres orphelins, car c’est la foi véritable & justification d’un chevalier. C’est la vocation, l’élection & sanctification que d’offrir l’âme à Dieu & le corps aux périls et dangers pour son service.
L’évêque revêt alors le futur chevalier du manteau (de la cape). Ensuite l’évêque procède au triple adoubement avec l’épée qu’il prend des mains du récipiendaire :
E. : Par Dieu Notre Seigneur & au nom de l’Une & Indivisible Trinité & de Madame Sainte Marie… Par Saint Jean & par les Martyrs… Et aux noms des très puissants saint Michel & Saint-Georges, je te fais chevalier ! Sois fidèle, loyal & pur !
L’évêque donne une paumée & il relève le nouveau chevalier pour lui donner la claque et la triple accolade.
E. : Ad spiritum per Helenam !
Reprise de la liturgie gnostique
L’évêque entonne la prière eucharistique :
Nous te rendons grâce et nous célébrons l’eucharistie,
Père, au nom de Ton Fils Jésus Christ,
pour tous Tes enfants dispersés dans le Kénôme :
qu’ils quittent l’amertume du monde pour la douceur du Plérôme,
le charnel pour le spirituel,
le physique pour l’angélique,
le visible pour l’invisible,
la créature pour le Plérôme,
le monde pour l’Éon,
l’esclavage pour l’état de fils,
& parviennent à la pleine connaissance de Tes mystères.
Éclaire leur intelligence, qu’ils accomplissent Ta volonté par le Nom de Jésus le Christ ; & ils accompliront Ta volonté, maintenant & toujours, étant parfaits en toute grâce & toute pureté.
Gloire à Toi dans Ton Fils & Ton Monogène, Jésus le Christ, maintenant & toujours.
Tous : Amen !
L’évêque verse un peu de vin dans le Calice, ensuite quelques gouttes d’eau. Il impose alors ses mains sur le Calice & le Pain reposant sur la Patène, & dit :
Éon Jésus, accepte que ce Pain & ce Vin de sainteté deviennent Ta présence sur cette Terre [il brise le Pain] & bénis-les [il forme le Tau sur le Calice & le Pain]. Que le Mystère gnostique soit ! [il fait génuflexion ou s’incline en adoration]
Élevant le Pain, il dit :
Nous rendons grâce, ô Propator, pour le Pain de Vie & de Connaissance. En ce Pain résident le Corps & l’Esprit Pneumatique du Christ.
Il le repose sur la patène. Il élève alors le calice & dit :
Nous rendons grâce, ô Propator, à la vigne de David. En ce Calice sont le Sang & l’Esprit Pneumatique du Christ.
Il s’agenouille. Il se relève & dit :
Prenez & mangez, ceci est Mon Corps & ceci est Mon Sang.
Il continue par le Notre Père gnostique :
Notre Père qui êtes dans la profondeur des Éons,
Que Votre Saint Logos et Christ soit compris & adoré dans tout l’Univers ;
Que le règne de Votre Saint-Esprit nous arrive,
Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd’hui notre nourriture spirituelle, la force & le courage de gagner notre pain du corps.
Soutenez-nous dans nos faiblesses afin que nous ne soyons pas entraînés par nos passions & délivrez-nous des mirages trompeurs de l’Archonte.
Car, nous n’avons d’autre roi que Votre Fils bien-aimé l’Eon-Christ notre Sauveur à qui appartiennent le règne, le triomphe & la gloire dans tous les siècles des siècles.
Tous : Amen.
Et il avale un morceau du Corps Spirituel de l’Éon Jésus et boit au Calice le Sang Divin & après une courte méditation, s’exclame :
Puisse la grâce du Saint Plérôme être avec moi pour l’éternité !
L’office se termine alors par le chant suivant :
Salut, salut royaume
D’éternelle clarté.
Salut, salut Plérome
De la Divinité !
Abîme, ô mer immense
Où se meut la substance ;
Mystère de Silence,
D’Amour et de beauté !
L’évêque se signe du Tau quitte l’autel en faisant une génuflexion ou une profonde inclination.
Magnifique liturgie gnostique. Quelle réconfort de lire cela dans un monde toujours plus repoussant. Sans vouloir faire de la réaction mal à propos je dirais que c’est un goutte d’eau bénite dans un monde surchauffé. Merci Hélio.
Les hommes ont banni la Divinité d’entre eux; ils l’ont reléguée dans un sanctuaire; les murs d’un temple bornent sa vue; elle n’existe point au-delà. Insensés que vous êtes, détruisez ces enceintes qui rétrécissent vos idées, élargissez Dieu: voyez-le partout où il est, ou dites qu’il n’est point »
D Diderot. / Tau Janus